Au Cameroun, le réseau abolitionniste se consolide

Afrique

Publié par Nestor Toko and Jessica Corredor, le 28 octobre 2016

 L’urgence d’abolir la peine de mort au Cameroun

 La conférence nationale, organisée le 21 septembre 2016 à Yaoundé, avait pour objectif majeur de propager la culture abolitionniste au sein de la société camerounaise et de susciter la mise en place d’une Coalition camerounaise contre la peine de mort. Elle a connu la présence effective du gouvernement camerounais, des partis politiques, des magistrats et des avocats ainsi que des leaders des organisations de la société civile et des médias.

Selon le président de Droits et paix, Me Nestor Toko, la conférence a donné lieu à des recommandations émises par les différents groupes de travail constitués. Ces recommandations concernent notamment la ratification du Deuxième protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la formulation de propositions de lois abolitionnistes par les parlementaires, l’invitation aux magistrats pour observer un moratoire sur les condamnations à mort ainsi que l’invitation pour la mobilisation de la société civile autour d’un réseau pour mener des actions de plaidoyer et de sensibilisation.

Le réseau des avocats contre la peine de mort

A la suite de la conférence s’est tenue une séance de formation sur deux jours destinée aux leaders associatifs et aux professionnels du droit. L’assistance était amplement composée des avocats appartenant au Réseau des avocats contre la peine de mort.

Le Réseau, présidé par Me Nestor Toko, a été constitué en juillet 2015 et compte aujourd’hui avec 37 membres. 25 d’entre eux, venant de huit régions du Cameroun, ont participé à la conférence et aux sessions de formation montrant ainsi la détermination des avocats camerounais à s’engager effectivement dans le combat abolitionniste. 

La consolidation du réseau abolitionniste au Cameroun est d’autant plus importante que, depuis la mise en œuvre de la loi antiterroriste n°2014/028 de 2014, plus de 1000 personnes ont été accusées d’appartenir à Boko Haram et 100 d’entre-elles ont été condamnés à mort au cours de procès iniques, selon Amnesty International.

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