La 18ème Journée mondiale souligne l’importance d’une représentation juridique efficace
Journée mondiale
« Avoir accès à un·e avocat·e : Une question de vie ou de mort ». Tel fut le thème consacré par la 18ème Journée mondiale contre la peine de mort qui voulu mettre en de la lumière le combat des personnes encourant la peine de mort pour avoir un soutien adéquat de leurs avocat·e·s, ces dernieres·ères faisant également face à certains défis au sein du système judiciaire. L’accès à une représentation qualifiée et efficace à toutes les étapes d’une procédure est important pour garantir une la régularité de cette dernière, et peut faire la différence entre la vie et la mort pour les personnes qui risquent la peine capitale. Bien que l’accès à une représentation efficace soit garanti dans la plupart des constitutions et des grands traités internationaux, de nombreux systèmes judiciaires continuent de violer ce droit.
La communauté abolitionniste a commémoré la Journée mondiale par des actions de sensibilisation, des activités artistiques et éducatives, des nouveaux engagements pour certains États et des manifestations. Cette année, la Journée mondiale a été marquée par la pandémie COVID-19, ce qui a incité de nombreux membres et partenaires de la Coalition mondiale à organiser leurs manifestations de manière virtuelle ou à les modifier pour tenir compte des gestes barrières.
Asie : vers une abolition régionale
Le Kazakhstan a récemment signé le deuxième Protocole facultatif (OP2), visant à abolir la peine de mort– une étape qui a été chaleureusement accueillie par la communauté abolitionniste. Lors d’une conférence de haut niveau consacrée à la Journée mondiale, le ministre des Affaires étrangères du Kazakhstan, Mukhtar Tileuberdi, s’est prononcé contre la peine de mort et a souligné l’engagement de son pays à défendre le droit fondamental à la vie et à la dignité humaine. M. Tileuberdi espère que le Kazakhstan pourra montrer la voie pour faire de l’Asie centrale une région totalement exempte de la peine de mort.
Aux Philippines, deux webinaires ont été organisés par l’ONG locale Karapatan et la Commission des droits de l’homme, après que cette dernière ait lancé une étude de recherche intitulée « Pour la défense du droit à la vie : Analyser les facteurs qui influencent l’opinion des Philippins sur la peine de mort » et le site web « Droit à la vie », une base de données répertoriant des informations sur la peine de mort et de des outils de plaidoyer.
Afrique : rassembler les gens par l’art et la politique
En Ouganda, la commémoration de la Journée mondiale par la Fondation for Human Rights Initiative (FHRI) a donné lieu à un large éventail d’activités, notamment l’interprétation de chants par la chorale d’enfants St. Egidio, la lecture d’un poème de Katika Africa, la présentation de témoignages de personnes anciennement condamnées à mort, et une présentation par le service des prisons ougandais et l’université Makerere.
La section de la République du Congo de l’ONG internationale Action des Chrétiens pour l’Abolition de la torture (ACAT) a organisé un symposium qui a réuni des membres du Sénat, de l’Assemblée nationale, de la Commission nationale des droits de l’homme et du ministère de la Justice, entre autres. L’ACAT Congo a expliqué l’importance de l’OP2 et a appelé les parlementaires à ratifier cet instrument.
En Égypte l’Egyptian Initiative for Personal Rights (Initiative égyptienne pour les droits de la personne) a publié un article détaillé expliquant le droit à l’accès à un·e avocat·e et à une défense efficace pour les personnes condamnées à mort. Ils situent ces discussions dans le cadre juridique égyptien et apportent des réponses à des questions importantes soulevées par les affaires pouvant aboutir à une condamnation à mort, telles que « Comment la communication avocat·e-client·e peut-elle être efficace ? » et « Les avocat·e·s sont-ils ou elles affecté·e·s à des affaires dans lesquelles une personne peut être condamnée à mort ? »
Revue de presse : amplifier les déclarations publiques et les messages sur les réseaux réseaux aux quatre coins du monde
Face aux contraintes posées par la pandémie, la communauté abolitionniste s’est rendue en ligne pour exprimer son soutien à la 18ème Journée mondiale. La Coalition mondiale a mené un compte à rebours de 10 jours sur Facebook, Twitter et Instagram, qui présentait des statistiques sur les progrès en matière d’abolition, ainsi que des témoignages de personnes dans le couloir de la mort et de leurs avocat·e·s. Pour la première fois, des décors pour les photos de profil Facebook arborant les visuels du thème de la Journée mondiale de cette année ont été lancés en anglais et en français. Sur WhatsApp, des outils ont été envoyés à des partenaires sur le continent africain, qu’elles·ils ont ensuite diffusés à près de 3 400 personnes dans leurs réseaux. Des milliers de messages de personnes civiles, d’ambassades, de personnalités politiques et d’organisations ont utilisé l’hashtag #nodeathpenalty pour exprimer leur soutien au mouvement abolitionniste.
Des organisations aux niveaux local, régional et international ont également exprimé leur soutien à la Journée mondiale par des déclarations et des communiqués de presse. Dans une déclaration conjointe, l’Union européenne et le Conseil de l’Europe ont réitéré leur opposition au recours à la peine capitale et ont appelé les États membres à soutenir la résolution sur le moratoire lors de la 75ème session de l’Assemblée générale des Nations unies. La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples a également publié un communiqué condamnant la peine capitale. Les gouvernements nationaux de nombreux pays abolitionnistes ont publié des déclarations de presse exprimant leur engagement en faveur de la cause, notamment l’Australie, la Belgique, la France et le Portugal, parmi beaucoup d’autres. Le Canada a réitéré « son opposition ferme à l’application de la peine de mort » et a annoncé son intention de rejoindre le groupe de soutien de la Commission internationale contre la peine de mort, renforçant ainsi la cause abolitionniste à l’occasion de la Journée mondiale.