La mobilisation s’accélère en Tunisie

MENA

le 7 avril 2008

Réunis au bureau de la section tunisienne d’Amnesty International le 14 mars, les abolitionnistes tunisiens ont lancé une double offensive contre la peine capitale dans leur pays.
Le député d’opposition Adel Chaouech a défendu la proposition de loi qu’il a déposée devant le parlement tunisien avec 24 de ses collègues pour bannir la peine de mort du droit national.
Les promoteurs du texte attendent aujourd’hui le feu vert du président Ben Ali pour lancer un débat parlementaire sur le sujet. Ce dernier s’est prononcé en faveur du moratoire universel sur la peine de mort dans une interview au Figaro Magazine en novembre 2007.
« Nous espérons bien que cela sera discuté. Nous sommes optimistes », affirme Lofti Azzouz, directeur de  la section tunisienne d’Amnesty International.
Une pétition lancée le 14 mars met en avant les principes universels qui condamnent la peine de mort et rappelle qu’elle n’a pas été appliquée en Tunisie depuis 1994. Le texte indique que la persistance de cette disposition pénale non appliquée « porte atteinte au prestige du pouvoir judiciaire car il perd de son pouvoir d’appréciation de la sanction appropriée ».

Condamné après un procès inéquitable

La Coalition tunisienne met en avant le cas de Saber Ragoubi, condamné à mort dans le cadre de l’affaire de terrorisme de Soliman. Son co-accusé Imed Ben Ameur a vu sa peine commuée en prison à vie le 20 février après une première mobilisation de la Coalition tunisienne.
Le père de Ragoubi, présent lors de la conférence du 14 mars, a indiqué qu’il n’avait pas le droit de rendre visite à son fils et qu’il n’avait aucune information sur sa situation.
Une deuxième pétition a été lancée pour s’opposer à cette condamnation. Le texte affirme qu’elle a été prononcée « après un procès inéquitable » et qu’elle constitue une « violation du droit à la vie ».
La pétition pour l’abolition de la peine de mort en Tunisie a  reçue le soutien de 126 signataires initiaux, et celle concernant Saber Ragoubi 150.
Les deux textes sont en ce moment diffusé par plusieurs journaux et partis politiques afin d’obtenir le soutien le plus large possible.

En savoir plus sur l’affaire avec ECPM

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