Une entreprise indienne cesse d’exporter des drogues mortelles

Plaidoyer

le 8 avril 2011

Après avoir cherché du thiopental sodique partout dans le monde pendant un an, il semblait que les ministères de la justice de plusieurs états américains avaient trouvé une source pour cette drogue utilisée lors des exécution : Kayem Pharmaceuticals, basée à Bombay, en Inde.
Des commandes avaient déjà été livrées aux gouvernements du Nebraska et du Dakota du Sud avant que Reprieve, une organisation membre de la Coalition Mondiale, découvre la situation.

La campagne directe de Reprieve obtient des résultats

Une lettre envoyée par le directeur de Reprieve, Clive Stafford Smith, a apparemment averti la direction de Kayem sur l’utilisation de ces drogues aux Etats-Unis.
Le produit pouvant aussi être utilisé comme anesthésiant, la lettre a suggéré : « Votre compagnie a peut-être pensé que cette drogue serait utilisé comme sédatif plutôt que comme drogue d’exécution. »
A la suite de l’annonce d’une grande conférence de presse, organisée par Reprieve, et d’un audit  du gouvernement indien, Kayem a annoncé eux qu’elle allait arrêter la vente des drogues aux USA.

« Vu la sensibilité de la question… »

Une annonce sur le site web de Kayem le 8 avril explique : «Vu la sensibilité de la question, nous déclarons volontiers qu’en tant que vendeur indien de produits pharmaceutiques qui tient aux valeurs de l’hindouisme (une croyance que même les choses inanimées sont des créatures de Dieu) nous nous abstenons de vendre cette drogue là où elle serait uniquement utilisée pour des exécutions. »
Reprieve a qualifié cette décision d’« excellente » et a encouragé toutes les compagnies partout dans le monde à s’abstenir de telles ventes.

Les USA cherchent d’autres possibilités

Pendant que les gouvernements d’états américains se démènent pour trouver une source fiable pour leurs drogues, Lundbeck, une compagnie danoise, a déjà assuré aux Etats-Unis qu’elle  pourrait lui fournir une autre produit chimique pour procéder aux exécutions.
Selon le rapporteur de Reprieve Mia Foa, « Lundbeck a maintenant décidé de devenir le fournisseur principal de fait des drogue d’exécutions pour les USA ».
Lundbeck est au courant de l’utilisation de ces drogues aux Etats-Unis et fait face à une pression croissante de Reprieve et d’autres groupes militants en vue d’arrêter la vente des produits d’injection létale.
Ces organisations appliquent ainsi une pression croissante sur les autorités américaines pour les forcer à repenser leur politique vis-à-vis de la peine de mort.

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