Taïwan rompt un moratoire de cinq ans sur les exécutions

Déclaration

le 6 mai 2010

Le ministre de la Justice taïwanais Tseng Yung-Fu (photo) a ordonné l’exécution de quatre condamnés le 30 avril. Selon l’Alliance taïwanaise pour mettre fin à la peine de mort (TAEDP), Chang Chun-Hong, Chang Wen-Wei, Hong Chen Yeow et Ke Shi-Ming ont été mis à mort en à peine plus d’une heure. Leurs familles n’ont pas été informées et n’ont pas pu rendre de dernière visite aux quatre hommes avant leur mort.
« Ces exécutions assombrissent sensiblement le bilan de Taiwan en matière de droits humains ; elles sont en contradiction flagrante avec les précédentes déclarations du ministre de la Justice concernant son intention d’abolir la peine capitale », a indiqué Catherine Baber, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International, également membre de la Coalition mondiale.

Irrégularités

« Nous sommes choqués et en colère après ces soi-disant "exécutions en conformité avec la loi" », a déclaré la TAEDP dans un communiqué. L’organisation pointe des irrégularités dans les exécutions, notamment la demande faite par l’un des condamnés de voir la constitutionnalité de sa condamnation examinée par Yuan judiciaire, ce qui aurait du suspendre l’ordre d’exécution.
Quarante autres condamnés à mort ont sollicité une interprétation constitutionnelle avec l’assistance de TAEDP.
TAEDP, la Fondation pour la réforme judiciaire, l’Association taïwanaise pour les droits de l’Homme, Amnesty International Taïwan, le Front du travail taïwanais, le Comité des droits de l’Homme du Barreau de Taipei, le Congrès des jeunes Tibétains de Taïwan, le Parti vert de Taïwan et la Fondation pour l’éducation humaniste ont remis ensemble une lettre de protestation au ministre de la justice le 1er mai.
Le Réseau asiatique anti-peine de mort (ADPAN) appelle le public à écrire au président taïwanais Ma Ying Jeou et au ministre de la Justice Tseng ainsi qu’aux principaux médias du pays pour protester contre les exécutions.
Le débat sur la peine de mort avait forcé la présidente ministre de la Justice, l’abolitionniste Wang Ching-feng, à la démission et poussé la Coalition mondiale à écrire au président Ma pour lui rappeler ses engagements en mars.

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