Séminaire de plaidoyer organisé à Berlin pour les membres francophones d’Afrique sub-saharienne
Afrique
En marge du 8ème Congrès mondial contre la peine de mort, les organisations membres de la Coalition mondiale contre la peine de mort (Coalition mondiale) et les ACAT africaines de la FIACAT (Fédération internationale des Action des Chrétiens pour l’abolition de la torture) se sont réunies à Berlin, en Allemagne, pour un séminaire de plaidoyer.
Demandé par les organisations membres et les partenaires, le séminaire a permis aux participants de considérer, en partie, les similarités régionales en matière de lutte pour l’abolition. Ces similarités ont permis d’approfondir les discussions sur les tactiques et les stratégies qui peuvent être utilisable d’un pays à l’autre. Pendant 3 jours, 34 participants en moyenne ont participé à la formation, dont 14 femmes, représentant 14 pays cibles dont le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, le Congo, la République démocratique du Congo, la Guinée, la Côte d’Ivoire, Madagascar, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.
Séminaire de trois jours
Le séminaire a eu lieu du 11 au 13 novembre 2022, quelques jours avant la cérémonie d’ouverture du 8ème Congrès mondial contre la peine de mort. L’ordre du jour du séminaire était riche en sujets de plaidoyer variés qui avaient été sélectionnés par les participants suite à une enquête lancée par la Coalition mondiale et la FIACAT. L’ordre du jour comprenait des discussions sur la manière d’identifier et de rechercher des informations essentielles qui améliorent la qualité du travail de plaidoyer, d’apprendre à travailler avec les mécanismes des droits de l’homme des Nations Unies et de comprendre comment intégrer la sensibilisation au genre dans les actions et la stratégie abolitionnistes.
Le séminaire a également offert aux participants des directives très pratiques sur la gestion de projet, les structures budgétaires des organisations à but non lucratif et le travail avec les donateurs, y compris une longue plongée dans le cadre logique que de nombreux donateurs exigent pour montrer la progression logique d’un projet pour atteindre ses objectifs.
Les intervenants de la formation étaient aussi variés que les sujets abordés. Des membres du secrétariat de la Coalition mondiale et de la FIACAT ont animé des modules sur leurs domaines d’expertise, ainsi que des présentations très instructives données par les participants eux-mêmes. Ces présentations se sont plongées dans des études de cas de plaidoyer, soulignant les succès, les revers et les courbes d’apprentissage dont les autres participants pouvaient prendre note dans leur propre travail. Les études de cas présentées provenaient du Niger, de la Côte d’Ivoire, de la République centrafricaine et du Cameroun.
Projet de Protocole à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples
Le dernier jour de la formation a porté sur le projet de protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif à l’abolition de la peine de mort en Afrique. L’impulsion pour relancer le soutien à ce projet de protocole est venue directement des partenaires africains sur le terrain et de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples qui voient l’importance d’un protocole régional pour les nations africaines qui ont aboli la peine de mort. Pour soutenir l’adoption du projet de protocole à l’Union africaine, les participants se sont réunis en groupes pour éditer des outils de plaidoyer et réfléchir à des étapes réalistes de la campagne en faveur du projet de protocole afin d’obtenir un soutien dans leurs propres pays, en particulier ceux qui sont abolitionnistes et prêts à le soutenir.
Cette discussion s’est avérée être une spécificité régionale importante du séminaire, puisque sur les 14 pays représentés, 10 étaient abolitionnistes.
Les participants ont quitté le séminaire avec un sentiment positif sur ce qu’ils ont appris. Presque toutes mes attentes ont été clarifiés. Je pense que je repars dans mon pays avec beaucoup de connaissance sur l’abolition de la peine de mort ce qui m’oblige à renforcer le plaidoyer dans ce domaine, » a déclaré une participante du Togo.
Après le séminaire, les participants ont rejoint d’autres parties prenantes au 8e Congrès mondial contre la peine de mort.
Photo : Les participants se répartissent en groupes travaillant sur des exercices pratiques de recherche. Copyright Coalition mondiale contre la peine de mort, novembre 2022.